Les écoles modulaires ont de l’avenir
Pour répondre à un flux d’inscriptions en progression constante, de nombreuses collectivités territoriales ont recours aux structures modulaires afin de pallier le manque de locaux scolaires en dur ou accélérer la mise en service d’établissements en cours de chantier.
Par vagues successives, le dynamisme démographique qu’a connu la France au cours des années 2000, se fait sentir en zones urbaines et rurales où, à tous les niveaux d’enseignement, primaire et secondaire, certaines des installations existantes n’ont plus la capacité d’absorber la demande, sous peine d’offrir de mauvaises conditions d’accueil à leurs élèves.
Le phénomène est globalement chiffré en région parisienne où 10% des lycées publics seraient en sureffectif, au point qu’un plan d’urgence, voté en 2017 par le conseil d’Ile-de-France, prévoit de construire 12 nouveaux établissements d’ici dix ans et, à la même échéance, d’en agrandir 23 autres. En Pays de la Loire, d’après les données fournies par l’Académie de Nantes, le nombre d’inscriptions dans le second degré augmentera dès septembre prochain sur la Loire-Atlantique (+971) et la Vendée (+519). L’été dernier déjà, les élus du département voisin (Maine-et-Loire) ont commandé un bâtiment modulaire provisoire pour désengorger un collège des Mauges, celui de Montrevault-sur-Evre qui avait dépassé sa jauge maximale (+30).
Des écoles provisoires à Lyon
Une situation tendue à laquelle la ville de Lyon tente de remédier avec son concept d’« écoles préfiguratrices » apte à soulager localement le réseau public d’enseignement primaire qui, à chaque rentrée depuis 2011, voit arriver dans ses murs une moyenne de 563 enfants supplémentaires , contre 185 sur la période précédente (2005-2011). Dans certains quartiers où la population augmente très vite d’une année sur l’autre, l’opération confine parfois à l’urgence et se traduit par l’installation de locaux préfabriqués pour répondre immédiatement à l’excédent démographique dans l’attente que de nouveaux établissements, édifiés en dur cette fois, prennent le relais.
Le recours au modulaire répond à un double objectif pratique et économique : les délais de livraison sont rapides et le chantier, comme la gestion ultérieure des bâtiments, représentent une facture moindre pour la municipalité et les contribuables. Avec un apport fonctionnel très comparable à celui d’une structure définitive : à preuve, en 2016, le maire de Lyon Gérard Collomb avait souligné, photos à l’appui et sur la foi des retours d’usagers, qu’on ne « faisait pas la différence avec des bâtiments normaux ». A telle enseigne qu’il envisageait de s’appuyer sur cette première expérience pour créer, à l’avenir, des collèges composés à 100% d’éléments modulaires. Les équipements mis en place ne se limitent pas à des salles de classes mais s’apparentent à un véritable complexe scolaire doté d’une cantine, d’un préau, d’une bibliothèque et d’espaces dédiés à l’informatique et aux services médico-sociaux.