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Le bâtiment modulaire pour lutter contre les déserts médicaux ?

Le plan d’urgence présenté en octobre par le gouvernement prévoit de doubler le nombre de maisons de santé pour rééquilibrer le maillage entre les villes et certaines zones rurales où l’accès aux soins est déficitaire. Avec quels moyens matériels ?

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Dans les campagnes, la redensification de la médecine de proximité passera-t-elle par le recours à la structure modulaire ? Si le projet n’est pas ouvertement évoqué par le dernier plan gouvernemental destiné à lutter contre l’ « exode rural » des praticiens, son principe gagne doucement quelques adeptes dans certains territoires qui ont déjà mis en œuvre cette solution pour des raisons budgétaires évidentes.

Parmi les pistes avancées par le premier ministre Edouard Philippe et la ministre de la santé Agnès Buzyn le 15 octobre, figure celle de doubler le nombre de maisons de santé pluridisciplinaires (MSP) d’ici à 2022, un chantier sur lequel Emmanuel Macron s’était engagé dès la campagne présidentielle. Or, cette alternative n’est pas sans soulever quelques doutes dans le milieu médical : certaines de ces structures d’exercice regroupé, créées à l’initiative des pouvoirs publics afin de rassembler sur un même site des professionnels de santé spécialisés dans plusieurs disciplines, restent vides faute de candidats pour en occuper les postes et les espaces de travail.

Des Maisons de santé en conteneurs de marine ?

Un résultat en demi-teinte que le président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) impute à l’anticipation défaillante et au manque de concertation d’élus qui « ont construit des murs sans solliciter en amont les médecins ». Or ces établissements, bâtis ou aménagés dans des locaux déjà existants, le plus souvent construits en dur, représentent un coût de fonctionnement non négligeable : un rapport du Sénat dénombrait, en mars 2017, 910 MSP en France et, à la même époque, 334 projets en cours de réalisation. Des chiffres qui devraient encore augmenter dans les prochaines années.

Il n’empêche que les incertitudes demeurent sur le futur taux d’occupation de ces établissements encore méconnus. Un contexte flou qui conduit certains décideurs locaux à miser sur la location ou l’achat de préfabriqués pour minimiser les risques et réduire les frais immobiliers. Un exemple : en 2015, la CPAM du Morbihan avait soutenu un projet porté par l’association Rezore Bretagne dont l’objectif visait à créer des Maisons de santé avec des conteneurs de marine. « Ces structures permettraient d’occuper à moindre coût les territoires ruraux en amenant des médecins sur les zones clefs où la demande est pressante », expliquait à l’époque Jean-Pierre Cahriou, secrétaire général de l’association Rezore Bretagne.

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